1976 | Gilles Plazy | Paris, Galerie Yves Brun

(dal catalogo per la mostra)

Le chat bégaie: Les enfants sourient. Le Chat miaule à pas feutrés sur le parquet ciré. Les enfants jouent dans le jardin. Le téléphone sonne, personne ne répond. Il y aurait peut-etre une musique, diffuse dans l’air - quelques notes égrenéès - à peine nimbant le silence.
On ne voit pas le chat. Il n’y a sans doute pas de chat. A moins que sous le fauteuil... Mais ceci n’est pas un fauteuil. Le fauteuil est dans le jardin, où jouent les enfants. On ne voit pas le jardin. Il n’y a sans doute pas de jardin. A moins que derrière l’enfilade des portes...
Le soleil serait de plomb: midi. Le ciel de ce bleu pàle que la chaleur dissout. Quelques murmures d’insectes. Midi, l’heure mystérieuse, sous l’implacable lame de la lumière. Rien n’indique ce qui fait sourire les enfants. Certainement pas le chat qui traverse l’allée. Car ils ne le voient pas. Pas plus que le fauteuil qui n’est pas un fauteuil. Et seule une certaine qualité de l’air lie entre eux ces éléments.

La penture de Paola Marzoli est aussi faite de tout ce qu’elle ne contient pas. Le decor dresse une paroi factice. L’immobilité n’est qu’attente.
De la maison où tout se passe on ne voit que des fragments. Ils souffisent pour reconstituer une sorte de Marienbad du sud où tout est possible: la lumiére indique la chaleur mais l’atmosphère est glacée. Le parqut, le carrelage, luisent comme du marbre. Les angles sont ceux d’une géométrie fantastique. Le fauteuil est raide mais a des rondeurs. L’armoire, la commode ont des courbes d’autant plus étranges.

Nul n’habite ici. Rien sur les murs. Pas un objet qui indique une activité domestique. Mais l’extrème propreté des lieux prouve une attention régulière. Ces personnages nus - apparemment femmes? - Non, on ne les imagine qu’immobles, inactifs, dans une silen solitude silencieuse. Attendent-ils, assis, tornés vers les portes successives par les quelles n’arrive que la lumière? Maison de quels curieux rendez-vous?

Le peintre réve, la peinture songe. Paola régne sur ce théàtre d’incertitudes.